Route de la Pierre Sèche. Capçanes

Information

Difficulté
Faible
Distance
6.50 km
Dénivelation
150 m
Durée
1 h 40 min

Le patrimoine de la pierra sèche à Capçanes
La partida de les Taules


Capçanes, village appartenant au département du Priorat, se situe sur une des deux zones les plus riches en constructions en pierre sèche de la région (la deuxième est la zone de la rivière Montsant et les montagnes qui l’entourent). A la zone de « les Taules », située à l’est du village de Capçanes, il y a une grande diversité d’éléments en pierre sèche dans un espace assez réduit. On peut y observer des murs de soutènement, des cabanes, des abris, des basses-cours, des citernes et un four à chaux.

Il s’agit d’une zone cultivée depuis toujours par les paysans et les journaliers les plus pauvres qui travaillaient les terres les moins productives. Cette diversité et, en même temps, cette concentration de structures dans un espace réduit, a permis le tracée de cet itinéraire, qui a pour objectif de faire connaître ce riche patrimoine mais aussi, de récupérer les noms et surnoms des édifications et de leurs anciens propriétaires.

Description du parcours

A l’entrée au village de Capçanes vers le nord, nous nous dévions à gauche en passant à côté de la coopérative, et nous prenons la rue Llaberia. Nous contournons le centre jusqu’à arriver au milieu des champs cultivés, où nous continuons à gauche par le chemin cimenté; nous laissons à droite le chemin qui nous mènerait au barranc (ravine) de la Vall.

Nous traversons et nous suivons la riera (torrent) de Capçanes. Nous prenons le deuxième chemin que nous trouvons à notre droite qui monte vers les Taules. Si nous continuions le long de la riera, nous arriverions à Marçà. Nous suivons le chemin en montant sans nous dévier jusqu’à trouver la première structure, le cocó (citerne) de cal Ximo de Cama.

Nous retournons vers le chemin principal et à environ 150m un peu plus haut nous prenons le sentier à gauche qui nous mènera à la caseta (la cabane) doble i al cocó (citerne) de Cal Colom. En continuant par ce sentier nous trouverons plusieurs structures, parmi lesquelles il y a le complexe de Ca l'Arengada où il y a une grande diversité de structures en pierre sèche.

Une fois arrivés sur un chemin plus large, nous remonterons afin de visiter deux structures, la caseta (la cabane) de l'obaga de Mas d'en Francisco et celle de Ca la Marina. Nous revenons en arrière et nous continuerons en descendant, en jouissant des vues splendides sur le petit village de Capçanes. Vers la fin du parcours nous visiterons encore deux structures supplémentaires, le refuge de Cal Florit et l’abri de Ca la Roseta.

L’art des structures en pierre sèche

L’art de la pierre sèche est basé sur l’utilisation de pierre afin de réaliser des structures et des constructions, sans mortier aidant à la fixation des pierres pour les unir. De temps en temps, on utilise de l’argile ou de la boue pour remplir les espaces entre les pierres mais sans les unir.

Les origines de l’art de la pierre sèche ne sont pas certaines, par contre il est sûr que cette pratique est très ancienne, existant déjà très possiblement depuis les cultures mégalithiques européennes. Depuis le début de l’agriculture l’homme a trouvé dans la pierre un élément auxiliaire qui lui a servi pour niveler le terrain, protéger les troupeaux conserver le vin, l’eau, la glace et les aliments, etc...Cependant ce fut pendant les siècles XIII-XIV et les siècles XVIII-XIX lorsque l’augmentation de la population porta l’art de la pierre sèche dans toute la Catalogne, des constructions que l’on peut encore admirer de nos jours, même si certaines commencent à accuser le passage du temps.

Il faut indiquer qu’il s’agit d’un art qui a évolué de la même manière sur tout le pourtour méditerranéen, d’ouest à est, avec des structures et des édifices de caractéristiques similaires.

Typologie des constructions de la route de la pierre sèche de "Les Taules"

Murs de soutènement ("marges"): c’est l’élément le plus commun de l’architecture en pierre sèche en relation surtout avec la culture de la vigne, l’olivier, l’amandier et le caroubier. Ces murs permettaient de travailler les terres sur les terrains qui à l’origine étaient en pente, en retenant ainsi les terrasses faites dans les montagnes. Adossés aux murs de soutènement on peut aussi trouver d’autres éléments comme par exemple des cabanes, des abris ou encore des refuges. On y observe aussi des marches qui permettaient l’accès aux différentes terrasses.

Cabanes ("barraques"): on peut les considérer oeuvres majeures de l’art de la pierre sèche, souvent elles servaient pour héberger le paysan et l’animal ensemble même si parfois il y avait deux pièces dans la même cabane. Le toit se faisait en superposant des rangées de pierre, jusqu’à la dernière qui dépassait légèrement par rapport à celle du dessous. Les rangées de pierre s’inclinaient un petit peu vers l’extérieur pour ne pas laisser entrer l’eau. Pour aider à imperméabiliser la construction souvent on recouvrait le toit avec des dalles ou bien des couches de terre et on y plantait des fixateurs végétaux comme l’iris afin soutenir la structure.

Abris ("solpuig"): c’est une construction en général adossée au mur de pierre, qui sert de support pour retenir le linteau et le toit. L’abri était normalement de petites dimensions, pour une ou deux personnes qui s’y réfugiaient en cas de mauvais temps. On y gardait aussi les outils de travail ou encore les aliments au frais.

Ruches ("arneres"): ce sont des cavités réalisées dans les murs de soutènement, toujours orientées vers le midi, bien que parfois on construisait des structures séparées pour y loger les abeilles. Dans l’orifice, on y installait la véritable ruche, en général en écorce de chêne.

Citernes ("cocons"): ce sont des cavités naturelles ou bien creusées par la main de l’homme, en général de petites dimensions ; on y gardait l’eau venant de l’ écoulement des eaux du terrain. L’intérieur était généralement isolé avec de la chaux, afin d’imperméabiliser la construction. Leur dimension dépendait souvent des besoins d’eau de l’animal de travail car le paysan buvait peu d’eau, sa provision de liquide était dans un « carretell » genre d’outre c'est-à-dire un récipient de deux litres plein de vin.

Cours/Basses-cours ("corrals"): ce sont des espaces pour garder les troupeaux qui étaient délimités par des murs en pierre sèche.

Four à chaux ("forn de calç"): le four se creusait sur un endroit en pente, pour économiser la construction d’une part du mur. On l’utilisait pour cuire de la pierre calcaire et obtenir de la chaux qui s’utilisait ensuite dans les travaux de construction ou de peinture.

Pour plus d’infos vous pouvez consulter la brochure (en catalan) ci jointe.

Consorci de la Serra de Llaberia
C/ Foig, 5
43746 Tivissa
Tél.: 977 417 544
consorci@serrallaberia.org
www.serrallaberia.org